Notre organisme est une machinerie incroyablement sophistiquée qui assure en toute autonomie son bon fonctionnement. Par quels mécanismes ce miracle est-il possible ? C’est ce que je vais vous faire découvrir.

🔬 L’homéostasie, un concept qui a déjà 160 ans

Pour commencer, montons dans une voiture. Circulant sur l’autoroute, le régulateur est réglé à 130 km/h. En côte, en descente ou sur terrain plat, le régulateur corrige en permanence la vitesse, à la hausse ou à la baisse, pour respecter la consigne.

Dans notre corps, c’est la même chose. Dès 1865, le biologiste Claude Bernard introduit la théorie de régulateur interne du corps qui sera baptisée plus tard par Walter Bradfort Cannon « homéostasie ».

Comme la voiture, notre corps regorge de capteurs. Ses variables (température, rythme cardiaque, pression artérielle...) sont passées au crible par des boucles de rétrocontrôle qui régulent à la hausse ou à la baisse selon les valeurs mesurées.

⚖️ Une balance en perpétuel déséquilibre

Prenons l’exemple de la glycémie, le taux de glucose sanguin, surveillé de près par le pancréas. Un repas, un effort physique apporte ou consomme du glucose.

Lorsque le pancréas détecte une glycémie trop élevée, il sécrète de l’insuline qui va informer le foie qu’il faut stocker le glucose en excès sous forme de glycogène.

A l’inverse, lorsque le taux est trop bas, il libère du glucagon. Cette hormone va informer le foie qu’il doit libérer du glucose en convertissant le glycogène stocké.

Vous l’avez compris, c’est grâce à l’homéostasie que le repas de Noël ou les chocolats de Pâques ne transforment pas notre sang en sirop.

🦸🏻 L’allostasie, un agent double pour l’homéostasie

Pour que notre corps sache s’adapter à des changements dans son environnement, l’homéostasie est épaulée par l’allostasie. Si l’allostasie est appelée en renfort ponctuellement, pas de dommage. Quand cela devient régulier, il y a un risque de décalage de la valeur de référence utilisée par l’homéostasie pour maintenir l’équilibre.

Reprenons l’exemple de la glycémie. Si le régime alimentaire trop sucré perdure en dehors des fêtes, les mécanismes de régulation vont finir par prendre comme valeur de référence une glycémie plus élevée que la normale, participant à long terme à la survenue d’un diabète de type 2.

En résumé, l’homéostasie ce n’est pas de la magie. Notre mode de vie impacte le fonctionnement de notre corps, même si c’est invisible et silencieux. Alors prenons-en soin !

Crédits vignette colorful balancing balls par MclittleStock