Animal emblématique de l’Australie et figurant sur les pièces de 20 cents, l’ornithorynque donne du fil à retordre aux scientifiques depuis sa découverte en 1797.
Un bec de canard, des pattes palmées, une fourrure de loutre et une queue de castor, sans oublier un seul orifice pour faire ses besoins ou se reproduire comme les oiseaux, l’ornithorynque surprend par son atypisme.
D’ailleurs, lorsqu’en 1798 le Dr Shaw, conservateur du British Museum, reçoit d’Australie une fourrure de l’animal, il croit à une blague !
Il est vrai qu’à l’époque il est fréquent de fabriquer des chimères pour faire croire que l’on a découvert une nouvelle espèce. Le Dr Shaw cherche même les coutures qui relieraient le bec de canard à cette fourrure de castor. Mais finalement il se rend à l’évidence : ce spécimen est bien un vrai animal.
Il le baptise Platypus anatinus voulant dire « pieds plats » mais Platypus est déjà utilisé pour désigner un genre de coléoptère.
De son côté, le zoologiste Johann Friedrich Blumenbach, ayant lui aussi reçu une fourrure, le baptise en 1800 Ornithorhynchus paradoxus.
Finalement un compromis est trouvé et l’ornithorynque est nommé Ornithorhynchus anatinus, Ornithorhynchus venant du grec ornis oiseau et rhúkhos bec, et anatinus venant du latin signifiant « comme un canard ».
De petit poids, maximum 2,5 kg, l’ornithorynque a longtemps été chassé pour sa fourrure au point de devenir une espèce en voie de disparition. Les eaux douces du Sud et de l’Est de l’Australie ainsi que l’île de Tasmanie sont les lieux de prédilection de cet animal solitaire et farouche.
Il n’y a pas que le physique qui est étonnant chez la mascotte australienne. Son mode de reproduction l’est tout autant !
Environ 4 semaines après l’accouplement, la femelle ornithorynque pond des œufs qu’elle va couver 10 à 12 jours dans un terrier spacieux spécifiquement construit pour l’occasion.
Les petits naissent nus et aveugles. Dépourvue de mamelles, la maman les nourrit grâce au lait qui ruisselle le long de ses poils ventraux.
Au bout d’un mois, les petits perdent les quelques dents qu’ils avaient en naissant. Une fois adultes ils auront des plaques cornées avec des lamelles pour macher les larves d’insectes, les vers, les mollusques, crustacés, têtards, œufs de poissons et petits poissons dont ils raffolent.
Cet animal amphibie ne peut pas voir sous l’eau car ses yeux et ses oreilles se ferment dès l’immersion.
C’est son bec qui, par électrolocalisation, lui permet de détecter ses proies. Une fois un stock suffisant de nourriture emmagasinée dans des poches situées dans ses joues, il remonte à la surface pour mastiquer, tranquillement installé en planche sur le ventre.
Excellent nageur grâce à ses pattes avant palmées et ses pattes arrière lui servant de gouvernail, il plonge pour des apnées allant jusqu’à 5 minutes !
Des scientifiques ont même découvert récemment que sa fourrure est fluorescente mais ils ne sont pas encore certains de l’utilité de cet attribut.
Les origines de l’ornithorynque ont souvent été remises en cause.
Il faut dire que cet animal venimeux à la fois oiseau, mammifère et reptile brouille les pistes !
L’étude de ses gènes en 2008 a ainsi montré qu’il possède un génome unique du vivant.
Seul survivant de la famille des Ornithorynchidae, qui fut abondamment présente sur Terre vus les nombreux fossiles découverts, l’ornithorynque a sa propre branche dans l’évolution, celle des monotrèmes, et ce depuis le Jurassique, soit il y a plus de 160 millions d’années.
Décidément cette petite bestiole est unique en son genre !
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Sources
https://www.nationalgeographic.fr/thematique/sujet/animaux/mammiferes/ornithorynque
https://www.larousse.fr/encyclopedie/vie-sauvage/ornithorynque/184822
https://www.geo.fr/animaux/ornithorynque-oiseau-mammifere-et-reptile-a-la-fois-204315
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