Le Castor, l’ange-gardien de nos rivières
Architecte, bûcheron, maçon, géomètre, hydrologue, ingénieur en génie civil, technicien de rivière, le castor commun, ou castor d’Europe, cumule les métiers. Découvrons cet animal étonnant, protecteur de nos rivières.
Seul mammifère, en dehors de l’homme, qui modèle son territoire afin de le rendre habitable pour son espèce, le castor est célèbre pour ses constructions robustes essentielles à la vie fluviale.
Ses ouvrages font renaître les habitats pour la faune locale, rendent à nouveau accessible la nourriture, relancent la croissance de la flore (joncs, roseaux).
Son action revitalise ainsi les cours d’eau créant des zones humides en amont des barrages, les marais formés piégeant le carbone.
Le castor construit alors un milieu précieux pour lutter contre le réchauffement climatique et participe au retour de la vie dans les cours d’eau.
Pourtant au début du XXème siècle ce rongeur était au bord de l’extinction. Chassé pour sa fourrure, sa chair ou encore le castoréum, substance prisée en parfumerie et produite par ses glandes périanales, le castor a bien failli disparaitre. L’urbanisation des berges, les barrages construits par l’homme ont accentué son déclin.
Espèce protégée en France depuis 1968, on en dénombre désormais plus de 25000 peuplant 15000 km de cours d’eau, notamment grâce à sa réintroduction.
Pouvant être confondu avec le rat musqué ou le ragondin, il est encore malheureusement tué à tort. Pour le différencier de ses cousins nuisibles, observez la nage de la bestiole. Le castor nage complètement immergé, ne laissant que sa tête et le haut de sa nuque dépasser, tandis que le ragondin et le rat musqué nagent la tête et le dos hors de l’eau.
Plus gros rongeur d’Europe (plus de 1 mètre de long et une bonne vingtaine de kilos), il possède une queue imposante et écailleuse en forme de palette lui servant de gouvernail, de régulateur thermique et de trépied pour se hisser lors de la coupe des arbres.
Ses 4 incisives orange en fond un bucheron hors pair. Il est ainsi capable d’abattre des arbres de près de 0,5 m de diamètre selon la taille dite du crayon, laissant une empreinte identifiable de sa présence aux bords des rivières.
Avec une ingéniosité extraordinaire, une femelle castor, aidée par le mâle et ses petits, peut ainsi ériger en 4 nuits un barrage de plus de 8 mètres de long capable de retenir l’eau sans en bloquer l’écoulement. Composé d’un savant agencement de branches, d’un mélange de touffes d’herbes et de boue pour apporter de l’élasticité, et de pierres pour lester l’ensemble, cet ouvrage peut résister plusieurs années. Les castors l’entretiennent régulièrement, en adaptant sa configuration au débit hydrique fluctuant selon les saisons.
Si vous voulez voir le castor à l’œuvre et appréhender les enjeux environnementaux et climatiques liés à son action, je vous recommande de visionner ce documentaire de France Télévisions qui m’a inspiré cet article.
https://www.france.tv/documentaires/animaux-nature/5539347-castor-la-force-de-la-nature.html
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Sources
Crédits Illustration "Horizontal banner with glass model of molecule" Par frenta
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