« Il faut manger pour vivre et non vivre pour manger. »
Cette célèbre maxime de Socrate reprise par Molière dans l’Avare vous est sûrement familière.
Au-delà du péché de gourmandise (ou d’avarice) qu’elle dénonce, cette phrase énonce un fait irréfutable : il nous faut manger pour vivre.
Avant même les premières bouchées, le cerveau a capté via les nombreux stimuli visuels, olfactifs et gastriques, que le processus de digestion va commencer.
Le péristaltisme se met déjà en route pour se préparer à faire cheminer les aliments de l’œsophage jusqu’au rectum.
En parallèle la production de salive démarre. Avec la mastication, elle assure un premier découpage mécanique des aliments tout en facilitant la déglutition. La salive amorce également le découpage chimique des glucides.
L’étape de mastication est bien trop souvent négligée. Or elle permet une digestion plus efficace et évite ainsi les lourdeurs d’estomac.
La solution ? Si comme moi vous engloutissez votre repas en 10 minutes chrono, posez votre fourchette entre chaque bouchée, cela vous évitera d’enchaîner les fournées sans mastiquer.
Une fois bien broyée, la nourriture parcourt rapidement les 25 cm de l’œsophage pour atterrir dans l’estomac.
Arrivée dans l’estomac, vos aliments vont subir une transformation radicale !
De puissantes contractions musculaires poursuivent la découpe mécanique des aliments.
Les enzymes et les acides composant les sucs gastriques poursuivent la découpe chimique des molécules.
A ce stade, le repas est réduit en une bouillie appelée chyme.
Selon la nature des aliments, ils passeront plus ou moins de temps dans l’estomac. Par exemple les liquides pauvres en graisses et en énergie n’y resteront qu’une heure maximum alors que les viandes y passeront jusqu’à 7 heures.
L’estomac digère aussi une partie de l’alcool qui passe alors directement dans le sang. C’est pourquoi la sensation d’ivresse est plus rapide quand vous avez le ventre vide.
A cette étape, aucun nutriment n’a été transféré au corps.
Une fois le chyme prêt, il va rejoindre l’intestin grêle via le duodénum.
Bien que ne voyant pas transiter les aliments, le foie et le pancréas jouent un rôle essentiel dans la digestion.
Le foie secrète la bile qui, stockée dans la vésicule biliaire, servira ensuite à dégrader les graisses dans l’intestin grêle.
Le pancréas libère des enzymes au niveau du duodénum pour dégrader les lipides, les glucides et les protéines.
Une fois dans l’intestin grêle le chyme continue donc sa progression et sa décomposition. Le microbiote intestinal se charge de dégrader les éléments non digérables par nos enzymes comme les fibres.
Les enzymes pancréatiques s'occupent de l'extraction des acides aminés, des sucres et des acides gras.
Les villosités intestinales, petits replis saillants à l’intérieur de la paroi, sont le lieu du transfert des nutriments vers le sang pour qu’ils soient ensuite distribués dans l’organisme.
Le reste file vers le côlon, encore appelé gros intestin.
Les résidus non digérés y subissent encore des transformations grâce aux bactéries intestinales. Friandes de fibres, elles finalisent la digestion des aliments.
Les parois absorbent également l’eau résiduelle.
Les contractions prennent en charge le compactage des selles, direction le rectum.
Stockées dans le rectum, les selles peuvent y rester plusieurs heures avant évacuation par l’anus.
Environ 24h après son ingestion, les restes de votre déjeuner rejoignent ainsi les égouts mais le processus complet peut prendre jusqu’à 48 h en fonction de la quantité et de la richesse du repas avalé.
Je suis certaine que vous ne verrez plus votre digestion sous le même œil désormais !
Sources
Le grand Larousse du corps humain
Futura Sciences Durée de la vidange gastrique
Crédits Illustration "Horizontal banner with glass model of molecule" Par frenta
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