Boire quand on a soif, se mettre à l’ombre quand on a trop chaud, sont des réflexes de survie que nous faisons (in)consciemment grâce à l’intéroception.
Dès 1870 le biologiste Claude Bernard parle de « milieu intérieur » pour expliquer que le corps cherche en permanence à maintenir un fonctionnement normal pour assurer sa survie. Walter Bradfort Cannon invente ensuite le mot « homéostasie » pour baptiser cette théorie.
Dire que l’intéroception siège dans le cerveau est une façon réductrice de localiser ce sens vital complexe.
Pour réguler aussi bien les battements du cœur que la température corporelle ou la digestion, le réseau neuronal intéroceptif se situe dans plusieurs régions cérébrales.
L’intéroception siège ainsi dans le cortex insulaire, le cortex somato-sensoriel, le gyrus circulaire et le cortex frontal.
Des régions sous-corticales sont également impliquées. Le thalamus, l’hypothalamus ou encore l’amygdale jouent un rôle essentiel dans le traitement des données intéroceptives.
Afin de mieux comprendre où tout cela se joue, découvrez un schéma exclusif du cerveau.
Vous visualisez ainsi les zones corticales et sous-corticales impliquées dans l’intéroception.
Ces zones sont reliées aux organes par un faisceau nerveux dense et bidirectionnel.
L’expression « Mon corps me parle » n’est donc pas de la psychologie de comptoir.
Le corps parle au cerveau et le cerveau lui répond.
Au-delà des aspects physiologiques vitaux, l’intéroception intervient dans la gestion de nos émotions ainsi que dans nos interactions sociales.
Les dimensions de précision, sensibilité et conscience intéroceptive sont des facteurs variant d’un individu à l’autre, nous laissant ainsi inégaux face à la gestion de nos émotions1.
Dépression, anxiété, troubles alimentaires peuvent découler d’une défaillance dans une ou plusieurs de ces dimensions. Les chercheurs de l’université de Louvain travaillent ainsi sur une nouvelle méthode de cotation de l’habileté intéroceptive car la méthode actuelle pour l’évaluer (Heartbeat Couting Task) démontrent des biais2.
La méthode THISQ a ainsi été développée afin de mieux accompagner les patients dans la rééducation des dimensions intéroceptives en déficit 2,3.
Car si le corps parle au cerveau, la peau également. L’organe le plus étendu du corps humain échange lui-aussi avec notre système nerveux central.
Grâce à un savant mélange d’extéroception et d’intéroception, la peau dialogue avec le cerveau. Comprendre comment ces 2 organes communiquent est une des clés pour soulager les peaux sensibles. Mais ça c’est une autre histoire…
Encore un peu de patience, je vous en parlerai prochainement dans mon Blog « Les sciences, c’est tendance » disponible 👉🏻 ICI
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