L’ouïe, l’odorat, la vue, le goût et le toucher sont les 5 sens que depuis tout bébé nous avons apprivoisés.
Ils correspondent à la perception des sensations d’éléments extérieurs à soi.
On parle d’extéroception.
Vous l’avez déjà expérimenté, notre corps sait également percevoir des sensations en provenance de l’intérieur.
Ressentir la faim, la satiété, les frissons, la chaleur du rouge qui monte aux joues, sont autant de manifestation de cet autre sens : l’intéroception.
Pour savoir quand boire, quand manger, quand dormir, quand ralentir lorsque l’on court trop vite, notre corps nous envoie donc des signaux.
L’intéroception est une boussole interne qui nous guide dans le but de faire fonctionner notre organisme correctement.
En résumé, c’est grâce à l’intéroception que nous parvenons à maintenir notre corps en vie en percevant nos besoins physiologiques, tout ceci se passant majoritairement de façon inconsciente.
Mais ce sens n’a pas que cette fonction.
Comme le précise le Dr Helen Weng « les chercheurs et les cliniciens reconnaissent l’intéroception comme un mécanisme clé de la santé mentale et physique, où la compréhension des signaux de notre corps nous aide à comprendre et à réguler les états émotionnels et physiques. »
Ainsi, la perception de nos émotions, nos prises de décision, nos interactions sociales sont possibles grâce à l’intéroception.
Chaque être humain possède un niveau de sensibilité différent pour percevoir ces signaux internes. Les chercheurs parlent de sensibilité intéroceptive.
Imaginez un bruit de fond, comme celui d’une station radio que l’on capte mal.
Plus ce bruit de fond est élevé, moins vous parvenez à décrypter la musique.
C’est la même chose avec la sensibilité intéroceptive. Moins la sensibilité intéroceptive est aiguisée, plus il y a de bruit de fond pour percevoir une émotion.
Pour corser le tout, il y a la conscience intéroceptive, c’est-à-dire notre capacité à sentir et être réceptif à nos perceptions.
Imaginez un filtre devant vos yeux. Vous percevez quelque chose mais selon l’opacité du filtre, vous distinguez plus ou bien votre environnement, ce qui biaise votre perception finale.
Bruits de fond + filtres, des signaux parasites qui perturbent la perception et la prise de conscience des émotions.
Les filtres et les bruits de fond étant différents d’un individu à l’autre, vous comprenez donc maintenant pourquoi nous ne sommes pas égaux devant la perception et la gestion de nos émotions.
Les chercheurs étudient depuis plusieurs années l’impact de la sensibilité et de la conscience intéroceptives sur les troubles alimentaires.
Par exemple, lors d’une émotion négative, on peut avoir tendance à compenser en mangeant du chocolat ou des chips. C’est la conscience intéroceptive qui va nous empêcher de manger toute la tablette ou de finir le paquet.
Si son pouvoir modérateur est diminué, peut-elle tout de même freiner l’ingestion d’aliments de compensation ?
Les résultats ne sont pas tranchés mais la piste est prometteuse.(2)
L’anxiété, la dépression, sont également des thématiques que les chercheurs explorent pour mieux les soigner via l’intéroception.
A ce stade je suis certaine que vous vous demandez où siège l’intéroception dans notre corps. Ce serait réducteur de répondre « le cerveau » tant sa localisation est complexe.
Un peu de patience, je vous en parlerai prochainement dans mon Blog « Les sciences, c’est tendance » disponible 👉🏻 ICI
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