Sucre roux pour faire dorer un crumble aux pommes, sucre blanc pour agrémenter un yaourt nature, sucre glace pour garnir une gaufre, le sucre est l’ingrédient star pour faire frétiller nos papilles de plaisir.
Le sucre fait partie des oses, une famille de molécules appelées aussi saccharides dont certaines formes sucrent plus que d’autres, formes pas toutes totalement inoffensives pour notre organisme.
C’est le nom chimique de la molécule de sucre dit « de table ». Le pouvoir sucrant du saccharose servant de référence sur l’échelle des produits sucrants, sa valeur est de 1.
Extrait de la canne à sucre ou de la betterave sucrière, le saccharose est composé d’une molécule de glucose et d’une molécule de fructose.
Le fructose et le glucose possèdent le même nombre d’atomes de carbone, d’hydrogène et d’oxygène mais leur agencement est différent ; on dit que le fructose et le glucose sont des isomères.
Sucre simple de la famille des oses, le glucose est essentiel au fonctionnement de notre organisme.
Le glucose est métabolisé par le foie et son taux dans le sang (la glycémie) est régulé via la production d’insuline sécrétée par le pancréas.
Si le pancréas détecte une glycémie trop élevée, il informe le foie via l’insuline que le glucose en excès doit être stocké sous forme de glycogène.
A l’inverse, si la glycémie est trop basse, le foie libère du glucagon qui cette fois-ci indique au foie qu’il doit libérer du glucose en convertissant le glycogène stocké.
Mais cet équilibre est fragile. Si le régime alimentaire est trop sucré, les mécanismes de régulation vont finir par prendre comme valeur de référence une glycémie plus élevée que la normale, participant à long terme à la survenue d’un diabète de type 2.
Également sucre simple, le fructose est produit naturellement par les fruits d’où il tient son nom. Le miel en contient également, dans des quantités plus ou moins importantes selon son origine.
Isomère du glucose, ils possèdent tous les 2 la même valeur énergétique mais le fructose n’est métabolisé que par le foie, l’insuline ne jouant aucun rôle sur la régulation de son taux, ce qui présente un intérêt pour les personnes souffrant de pathologies du pancréas
Avec un pouvoir sucrant 5 fois supérieur à celui du glucose, le fructose est un « super-sucre » utilisé largement comme additif édulcorant aux fortes propriétés addictives.
D’après Anne-Françoise Burnol, biologiste et directrice de recherche au CNRS dans l’équipe « Signalisation de l’insuline et du glucose, glucotoxicité », « la consommation de fructose engendre une augmentation des lipides et du cholestérol dans le sang, ainsi qu’une accumulation de graisse hépatique. »
L’utilisation massive de sirop de glucose-fructose enrichi en fructose (comme le sirop de maïs ou de blé) dans l’industrie agro-alimentaire pose un réel problème de santé publique.
Des études indépendantes ont démontré le lien entre la consommation de fructose et les maladies hépatiques comme la stéatose hépatique non alcoolique (maladie dite du "foie gras") mais elles se heurtent au lobbying des géants de l’alimentation.
Et pourtant il y a urgence car la maladie du "foie gras" est désormais diagnostiquée chez des enfants et des adolescents.
La consommation excessive de sucres n’est pas la seule responsable. La sédentarité contribue également à l’émergence de l’obésité et du diabète de type 2.
Face à cette problématique de santé publique, nous sommes toutes et tous acteurs en modifiant nos habitudes alimentaires, en particulier chez les plus jeunes.
La 1ère étape est de limiter au maximum la consommation d’aliments transformés, de sodas et de confiseries. Cela améliorera en plus l’acné de votre ado, ou même votre acné adulte si vous en souffrez, car sucre et acné sont des ennemis jurés !
Mais ça c’est une autre histoire !
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Sources
Journal du CNRS https://lejournal.cnrs.fr/billets/le-fructose-un-additif-problematique
Fructose and sugar: A major mediator of non-alcoholic fatty liver disease
Crédits Illustration "Horizontal banner with glass model of molecule" Par frenta
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